La problématique des métaux toxiques agissant en synergie, à Bourg Fidèle.

Des éleveurs et des victimes sont concernés -notamment- par le zinc.

A. Des arrêtés préfectoraux indiquent les NOMBREUX toxiques à analyser, rejetés par Métal Blanc. Exemple le zinc.

L'ancien arrêté du 24 décembre 1996 (l'arrêté d'extension de Métal Blanc) stipule page 19 que :

  1. Eaux résiduaires. Nature des effluents à traiter. Les eaux de lavage des ateliers et des véhicules, ....et plus généralement tous les effluents contenant une dilution de plus de 0,2mg/l (200 µg/ l) de plomb doivent être dirigés vers la station de traitement des effluents liquides.

  2. Paramètres concernés en mg/l et agissant en synergie : sulfates, chlorures, plomb, ZINC, cuivre, arsenic, cadmium, étain, nickel, mercure. Les seuils autorisés quant aux rejets instantanés (2, 4 mg/l soit 2400 µg/l) ou sur deux heures ( 2 mg/l soit 2000 µg/l) sont hautement laxistes, dépassant largement le seuil de potabilité pour tous les paramètres, sauf le zinc.

  3. Ces toxiques qui pourtant doivent être analysés n'ont pas été pris en compte par la Préfecture, lors notamment des morts suspectes d'une centaine de bovins en 2001 : il s'agit d'un réel fléau. Les bovins sont dans un état "cachectique qui, en fin de gestation, provoque un épuisement fatal ou un vêlage avec un veau mort-né", selon un cabinet vétérinaire.

Le nouvel arrêté préfectoral N°4786 du 31 mars 2008. Page 35/40 : Auto-surveillance des émissions atmosphériques .

  1. Des analyses mensuelles quant au plomb et mensuelles ou semestrielles quant au Sb + Cr + Co + Cu + Sn + Mn +Ni +V + Zn doivent être réalisées. Le manganèse est un redoutable neurotoxique, notre association a alerté la Préfecture au sujet de la présence suspecte de ce toxique sur notre site.

  2. Lors de l'hécatombe progressive des animaux de ferme, surtout LORS DU LONG PIC en 2001, et à partir de 1998, les éleveurs ignoraient les toxiques à rechercher dans les dépouilles, les abats, ou dans le sang des animaux malades. Les humains ne savaient pas davantage quels toxiques rechercher, et quelle méthode employer.

  3. Le zinc par exemple (trouvé en tâtonnant) dépasse largement le seuil dans les selles de plusieurs riverains, dont un enfant et une jeune fille. Outre le cadmium, le mercure... Ces toxiques sont présents dans les émissions de Métal Blanc, et agissent en synergie avec le plomb, par exemple. L'Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon trouve en juin 2001 "des teneurs en ZINC supérieures à la normale" dans le foie d'un bovin atteint ayant appartenu à monsieur B.

  1. Selon l'analyse de sang d'un autre bovin, appartenant à monsieur D., analyse divulguée le 7 mai 1998, "les teneurs trouvées en CADMIUM sont supérieures à la normale ". Le zinc n'est donc pas le seul toxique à prendre en compte. Le plomb a été lui aussi trouvé dans des abats d'animaux, ou dans leur sang. La Préfecture admet que "16 animaux ont subi dans le passé une exposition au plomb", selon un communiqué de presse du 29 mars 1999.

B. La Préfecture des Ardennes ignore la nature et la quantité de certains toxiques rejetés par Métal Blanc à Bourg Fidèle.

  1. Les activités de Métal Blanc consistent notamment en "stockage et récupération de déchets de métaux...affinage des métaux et alliages non ferreux, fonderie de plomb et alliage de plomb..." (arrêté préfectoral N° 4786 du 31 mars 2008). Le recyclage de batteries n'est qu'un aspect des activités de Métal Blanc.

  2. Le Service des "Douanes et droits indirects" ont écrit le 24 février 1998, déclarant : " La Société Métal Blanc bénéficie jusqu'au 27 janvier 2001 d'une nouvelle pré-autorisation, délivrée par la Préfecture des Ardennes, pour l'introduction de certains déchets aux fins de valorisation. Il s'agit de batteries usagées, de crasses et cendres de plomb sous forme dispersible et de cendres et résidus, contenant des métaux ou des composés métalliques non spécifiés par ailleurs."

  3. Des déchets sont livrés à Métal Blanc dans des camions provenant de pays de plus en plus lointains (Lituanie, Roumanie...) . Selon un courrier de la Préfecture du 13 janvier 2005, "Les éléments recherchés sur les déchets entrants sont : l'antimoine, l'arsenic, l'étain, le cuivre, le fer, le zinc, le bismuth, le soufre, le cadmium, l'argent, le nickel, le sélénium, le tellure, le calcium et le plomb". La pollution sur des sites comme le nôtre est polymétallique. La Préfecture ne retient que le plomb, en général.

  4. Un arrêté préfectoral du 12 mars 2010 "a pour objet de fixer les modalités de surveillances provisoire des rejets dans l'eau afin d'améliorer la connaissance quantitative et qualitative des rejets". Aucune réponse de la Préfecture à ce sujet , en mai 2012.

C. Les seuils de potabilité pour l'eau, s'agissant du zinc; et seuils pour les sols :

  1. Zinc : 5000 µg/l, l'Ecole Vétérinaire d'Alfort a écrit à notre Association pour préciser que le taux de zinc de 6-8 mg/l ou 6000 à 8000 µg/l est toxique; les seuils des toxiques pour l'eau potable sont indiqués par la Gendarmerie Nationale de Rosny-sous-Bois, dans le cadre de notre procès au pénal; limites imposées par le décret 89-3du 3 janvier 1989 (modifié 90 et 95).

  2. S'agissant des sols et des sédiments, la Faculté d'Agronomie de Gembloux en Belgique indique le seuil du zinc en MS (Matière Sèche) : 140 mg/kg. Ce qui correspond à la norme hollandaise , arrêté du 20 novembre 1991.

D. Les rejets de zinc par Métal Blanc sont niés par la Préfecture des Ardennes et la présence de zinc sur notre site est éludée .

  1. Dans le rapport CLIS du 8 juin 2000, Monsieur LEGOUPIL des Services Vétérinaires affirme qu'"aucune analyse d'eau ne révèle la présence de zinc". Le rapport ANTEA N° A13606/A de septembre 1998 révèle pourtant que le zinc sous le piézomètre PZ-2, situé à proximité du bassin d'eau pluviale, se distingue par ses teneurs en...zinc (10.310 µg/l) soit le double du seuil de potabilité. Sous le Piézomètre bassin, le zinc arrive à 6430 µg/l, et dépasse le seuil de potabilité, selon une analyse du BRGM datée le 18 NOVEMBRE 99 et fournie par la Préfecture.

  2. Le courrier de la Préfecture du 9 avril 2001, page 3 relate des lignes incompréhensibles, et récusant à tors tout lien entre le zinc et Métal Blanc, en écrivant : " Présence de zinc. Cette contamination ne peut être imputable aux activités de Métal Blanc puisque les eaux souterraines affectées essentiellement par les polluants contenus dans les remblais ...sont des eaux stagnantes qui ne peuvent être en communication avec la nappe alimentant les différents puits de Bourg Fidèle".

  3. Le courrier de la Préfecture du 8 juillet 2001 affirme quant au zinc que "Métal Blanc ne traite pas ce métal" ... les mesures réalisées par ANTEA... (pour le zinc) ayant confirmé cet état de fait".

  4. Métal Blanc rejette pourtant du zinc, parmi d'autres toxiques. Selon le rapport de la DRIRE DU 26 JANVIER 1998 "Rapport des Installations Classées", page 4 : " Un rapport de l'Agence de l'eau Rhin Meuse du 21 octobre 1981 mettait en évidence que les eaux de lavage issues du dépoussiéreur à voie humide (supprimé au début de l'année 1981) renfermaient à elles seules plus de 100 kg/jour de poussières, dont 50% de plomb mais aussi du zinc, du fer, de l'étain, et de l'antimoine".

  5. Les limites imposées aux eaux résiduaires rejetées par l'entreprise par l'arrêté préfectoral N°4366 du 24 décembre 1996 POUR LE ZINC doivent être inférieures 2400 µg/l. Or, les eaux à proximité d'une sortie de canalisation E33(scellé 33 ter) contiennent 31000 µg/l de zinc, soit plus de dix fois le seuil toléré par la Préfecture, soit six fois le seuil de potabilité, selon le rapport d'expertise de la Gendarmerie Nationale Criminelle, Instruction n° 98/034, le rapport est signé par quatre experts. Les poussières présentes dans une gouttière de récupération des eaux pluviales contiennent 62404 mg/kg (sec) de zinc; dans les sols, le seuil est de 140 mg/kg MS ou sec.

  6. Déjà en novembre 1998, la Faculté d'Agronomie de Gembloux en Belgique trouve un excès de zinc (outre les autres toxiques) dans des sols de Bourg Fidèle et dans les sédiments de la Murée, à environ 2 km à l'aval de l'usine. ANTEA dans son rapport de septembre 1998 (N°A13606/A) trouve également des taux dépassant le seuil de zinc dans le sol. Le point F4 arrive à 2051 mg/kg ; dans les sédiments de l'étang à 850 mètres à l'aval de Métal Blanc, le zinc arrive à 1079 mg/kg, seuil déjà indiqué plus haut, 140 mg/kg. La Préfecture a agréé la société d'expertises ANTEA, financée par Métal Blanc. Comment alors ignorer la situation environnementale de Bourg Fidèle ?

E. Le 31 juillet 2001, la DRIRE écrit deux courriers :

  1. le premier au Procureur de la République, déclarant qu'elle dresse un "Procès Verbal d'infraction à la législation des installations classées pour la protection de l'environnement. Nature de l'infraction : 7 contraventions de 5 ème classe. Le procès au pénal est en cours.

  2. Et ce même 31 juillet 2001, la Préfecture écrit au PDG de Métal Blanc, : "La qualité des rejets atmosphériques de votre établissement se sont fortement dégradées depuis le début de l'année et notamment durant les mois de mai et juin 2001...La DRIRE relève "le non respect des dispositions de l'arrêté préfectoral du 24 décembre 1996" et précise que "la mauvaise qualité des rejets atmosphériques canalisés a d'ailleurs un impact direct et très notoire sur la qualité de l'air ambiant dans l'environnement de l'établissement si l'on en juge par les pointes enregistrées pour le plomb et le cadmium durant la période du 17 mai au 7 juin 2001".

Le zinc et les autres toxiques ( mercure, nickel, cuivre, manganèse...) ne sont pas pris en compte, ou méconnus. Personne n'est prévenu, c'est l'hécatombe des bovins qui donne l'alerte. Les métaux toxiques liposolubles sont rapidement stockés dans les organes-cibles, LES ELEVEURS NE PEUVENT ENSUITE QUE ANALYSER LES ABATS.

D. Un communiqué préfectoral discrédite les éleveurs et en conséquence, nie le danger pour la population.

  1. Dans un communiqué de presse de la Préfecture, daté le 20 juin 2001, la Préfecture se focalise à tors uniquement sur le zinc qui est renié. La Préfecture OUBLIE DE CITER LES RECENTS PICS DE PLOMB ET DE CADMIUM "TRES IMPORTANTS" en mai-_juin 2001 (Termes d'un rapport de L'IVS ou Institut de Veille Sanitaire de Juin 2002). Notre Association a aussi trouvé notamment UN EXCES DE MERCURE dans l'herbe, échantillons reçus le 11 juin 2001 au laboratoire de la Faculté d'Agronomie de Gembloux, en Belgique, selon le mail du 16 octobre 2001, alors même que cette herbe avait été lavée par des pluies, à l'époque des pics précités.

  2. Ce communiqué préfectoral du 20 juin 2001 est trompeur, en affirmant que "ce problème sanitaire (de l'hécatombe d'une centaine de bovins) reste distinct du suivi de l'usine Métal Blanc en matière d'environnement"..."les derniers résultats relevés en matière de rejets de l'établissement dans l'environnement n'ont pas relevé d'anomalie particulière". La Préfecture masque donc publiquement les pics "très importants" précités, et reconnus par l'IVS .

  3. La Préfecture mandate trop tardivement (à la fin des pics) des experts qui concluent à la "malnutrition" simultanée des troupeaux de trois fermes, en 2001. Ces experts n'on pas vu un seul bovin malade, et n'ont donc pas observé les signes cliniques. Il est vrai que les métaux toxiques induisent des carences, en cuivre par exemple, ainsi que par exemple des fuites de calcium dans les urines...et les fourrages empoisonnés induisent la malnutrition, les parasitoses, une chute de l'immunité... Mais "une telle situation" n'a jamais été constatée les hivers précédents, selon un rapport vétérinaire pour monsieur B.

  4. Et la "malnutrition" SUBITE dans trois fermes ne pourrait induire la paralysie des bovins. Les bêtes atteintes devenaient aveugles, elles bavaient, elles étaient paralysées, leur pelage était mité, le spectacle de quelques unes d'entre elles agonisant ensemble était insoutenable. Rien ne pouvait les sauver. Ce sort nous était également destiné, puisque "nous sommes aussi des mammifères".

  5. La Direction des Services Vétérinaires ou DSV a eu un rapport daté le 28 juillet 2000 provenant de l'Ecole Vétérinaire de Nantes, pour Monsieur B., éleveur de notre site. Selon ce rapport : " les concentrations en zinc des foies et reins de ce même animal sont élevées, témoignant d'une exposition anormale de l'animal". La DSV n'a mené aucune investigation en 2000, suite à ce rapport, un an avant l'hécatombe des bovins en 2001. Des animaux ont été sacrifiés dans d'extrêmes souffrances , et des victimes sont empoisonnées à vie, sans que la Préfecture reconnaisse la synergie des toxiques en cause.

CONCLUSION.

S'agissant d'une pollution polymétallique, nous ne savions quel élément rechercher pour nos analyses. Le pic n'était pas divulgué à temps, les analyses de sang ou d'urines devenaient dès lors sujettes à caution , des suites du stockage des toxiques dans les organes-cibles. La Préfecture ignore ou nie la nature de certains rejets de Métal Blanc. Les pics successifs et les pollutions chroniques peuvent contenir des éléments différents, selon la nature des livraisons de déchets industriels non ferreux à Métal Blanc, provenant de pays de plus en plus lointains. Le redoutable manganèse fera l'objet du prochain écrit.

Le trouble de voisinage est d'autant plus grave que les mares des éleveurs, les terrains des riverains, la Murée...sont également contaminés. Plusieurs interdits frappent des riverains, dont l'interdit de consommer les produits de la terre. La mare de monsieur B. contient 160 µg/l de plomb, selon la Chambre d'Agriculture et son rapport non daté du printemps 1999. Le seuil de potabilité est de 10 µg/l.

L'exemple de Métaleurop éclaire le cas de Bourg Fidèle. Le zinc se trouve également en excès sur le site de Métaleurop, et ce paramètre (en excès) est cité dans le procès de Madame DEBREYNE contre Métaleurop, Pas de Calais. FMM à Bruxelles est une usine concurrente de Métal Blanc. Un sol sur ce site- à proximité immédiate d'une école- contient 1009 mg/kg de zinc (seuil 140 ), 3,6 mg/kg de cadmium (seuil 0,8 ) , 714 mg/kg de plomb (seuil 85 ) , 216 mg/kg de cuivre (seuil 36 ) ... Ce sont des taux hautement toxiques, et c'est la signature du "recyclage" de batteries, comme à Bourg Fidèle, et le taux par exemple de plomb nécessite la dépollution, et l'évitement des riverains concernés, selon la littérature.

FMM a été fermée pendant environ 6 mois, en ayant largué du mercure en excès sur la capitale belge et européenne. Métal Blanc rejette également du mercure, outre les autres toxiques qui resteront pour des siècles dans les sols. De telles usines : Métaleurop, Métal Blanc, FMM... sont une ruine pour l'environnement, la santé publique, et l'économie d' une région. Les éleveurs spoliés de Bourg Fidèle doivent être indemnisés; l'usine Métal Blanc a été subventionnée. Nous cherchons un avocat.

Le 25 mai 2013. ASSOCIATION PROTECTION DEFENSE DE L'ENVIRONNEMENT DE BOURG FIDELE.  http://www.bourgfidele.lautre.net/

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