ASSOC. PROTECTION DEFENSE DE L’ENVIRONNEMENT DE BOURG-FIDELE

Chez Madame DOE 41, rue Ch.de Gaulle 08230 Bourg-Fidèle FRANCE

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Le 17 novembre 2010

Madame Viviane REDING, Commissaire Européenne à la Justice.

Commission Européenne 200, rue de la Loi 1049 Bruxelles B.

Madame la Commissaire,

Suite à votre intervention publique dénonçant l’expulsion des Gens du voyage en France.

Nous attirons également votre attention quant aux tragédies d’expulsions forcées de groupes de personnes atteintes par des métaux toxiques, en France. Ces victimes, riveraines d’usines de « recyclage » de déchets industriels non ferreux et de batteries, sont contraintes de fuir leur habitat, une fois que la contamination est constatée. Car les poisons tels que le plomb, le cadmium, le mercure… sont cumulables dans l’organisme, comme dans les sols et les sédiments.

Quelques documents ci-joints montrent l’ampleur méconnue de notre fléau. Métal Blanc à Bourg Fidèle (Rocroi, France, à 15 km de Couvin, Belgique) prétend « recycler » des batteries et des déchets industriels non ferreux. Ce type d’usine ne peut pas capter les particules fines (page 87 ISSUE DE ANTEA N°A 19846, dossier financé par le pollueur). Deux pages d’analyses d’urines, après chélation, d’une des victimes du site, montrent que les 7 toxiques trouvés ont à peine diminué, en un an, pourtant la personne avait quitté le site pollué. Quatre autres personnes sont contaminées de la même manière. Et l’usine polluante rejette les mêmes 7 métaux. 22 enfants sur 96 ont dépassé le seuil du saturnisme, qui est de 100 µg/l de plomb, en 1999. Un enfant atteint près du double du taux de cadmium, selon les services sanitaires français : la DDASS.

Les analyses de sang d’un bovin révèlent un excès de seuil de cadmium, selon une analyse de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon. Un cabinet vétérinaire, le 14 juin 2001, constate « une situation délicate d’intoxication chronique par plusieurs métaux lourds ».

La conclusion de la Gendarmerie Nationale signée à Rosny-sous-Bois par quatre spécialistes montre une pollution atmosphérique au plomb et au cadmium, une pollution des sols au plomb et au cadmium, et un rejet illicite dans la lande tourbeuse, contenant plomb, cadmium, nickel, zinc, arsenic…un autre rejet qui s’écoule en permanence contient en outre du cuivre…Dans le ruisseau local la Murée (s’écoulant in fine dans la Meuse) un hydrogéologue a trouvé du plomb, quatre fois supérieur au maximum légal dans les eaux potables, du sélénium, cinq fois supérieur au seuil, et des sulfates, plus de deux fois supérieurs au seuil.

La page annexée au schéma des points d’abreuvement du bétail (mars 2009) donne des précisions sur le point d’eau contenant 26.000 µg/l de plomb. ( Seuil 10 µg/l). Outre ce taux considérable de plomb, le cadmium dans la même mare dépasse 18 fois le seuil et l’arsenic dépasse 10 fois le seuil, selon la Directive 98/83/CE.

Les sources sont déjà contaminées au Grand Hongréau, 1km500 à l’aval de l’usine, selon le schéma précité. On y trouve 70 µg/l en 1999. En 2006, la catastrophe s’est largement répandue au Grand Hongréau. Les sources contiennent à présent des taux surréalistes de plomb, de fer, de cadmium, de nickel, de manganèse. Ce dernier arrive à 8000 µg/l, seuil 50.

Enfin, les sédiments du bassin de Witacker, réserve potentielle d’eau pour Revin, sont hautement contaminés, selon une étude de l’IRH (schéma ci-joint, avec les normes pour les sédiments, extraites d’une étude sur Bourg Fidèle, par l’IRH.) . Et ce bassin se jette dans la Meuse. Etrangement, le manganèse arrive à des taux élevés dans les robinets d’eau des Revinois, (ci-joint) au point qu’une installation couteuse a dû être installée, comme L’Ardennais le relate. Or, le manganèse est trouvé en quantités surréalistes sur notre site, et dans les sources à l’aval.

De plus, j’attire votre attention sur la détermination de persister à détruire sous une surdité sans nom. Car, lorsque la Juge d’Instruction Mademoiselle MALARDEL veut faire fermer l’usine polluante, le Préfet de l’époque : feu M.BARATON s’y oppose publiquement, nous déclarant dans l’Ardennais atteints d’ »une psychose ». Alors que nous dénoncions la traque et les graves agressions durant 15 jours, menées par des bandes semi-organisées contre les parties civiles, afin de les faire taire.

La Gendarmerie locale a la consigne de ne pas verbaliser. Ma propre maison est saccagée, mes amis lanceurs d’alerte voient devant leur demeure des tonnes de batteries usagées et toxiques, rongeant l’asphalte. Nous sommes harcelés, y compris la nuit, nous craignons une effusion de sang…Certains d’entre nous doivent fuir. Des documents sur les agressions des parties civiles avec photos montrent que la France est un pays de non droit. Des menaces de mort sont proférées à notre encontre dans le Charlie Hebdo du 8 septembre 1999.

Les agresseurs, désinformés et manipulés, ne peuvent ensuite qu’apprendre le décès de bovins, bavant, devenant aveugles, décharnés et paralysés. Michel ARTZT meurt quelques années après ces faits, le malade atteint d’un saturnisme professionnel devient quasi aveugle comme les bovins, vers sa fin, et il meurt à l’amputation de sa deuxième jambe, atteinte également de gangrène.

Le député socialiste de Revin M.P. VUILQUE déclare sur internet et dans l’Ardennais que la décision de la juge MALARDEL était « idiote et imbécile ». La Juge ne veut que fermer l’usine, non pas définitivement, mais pour des mises aux normes. Mais l’usine est obsolète, et devrait fonctionner en vase clos. Pourtant, elle outrepasse l’arrêt judiciaire de fermeture, et continue de fonctionner. (article de l’Ardennais du 22 juillet 1999.) La décision judiciaire de fermeture n’a jamais été respectée, et un nouveau juge par intérim permet symboliquement la réouverture des portes de l’usine en septembre 1999.La juge qui voulut fermer Métal Blanc fut mutée en Guyanne.

Les prédateurs ne voient-ils pas qu’ils périront finalement aussi, qu’ils sont européens comme 500 millions d’autres ? Que l’on doit sortir de ce moyen-âge plus féroce que le précédent ?

L’exode concerne les personnes empoisonnées, et les fermiers, voyant leurs points d’eau et leurs prairies devenus toxiques. Les droits les plus élémentaires sont bafoués : interdiction de consommer les produits de certaines parcelles, par arrêté municipal, depuis novembre 1998, interdiction de pêche selon l’arrêté préfectoral du 11 mars 1999, interdiction d’accès au ruisseau la Murée, pour les bovins, cet accès est déconseillé aux humains par plusieurs instances officielles, dont la Faculté d’Agronomie de Gembloux, Belgique (Faculté de renom européen). Les services sanitaires « recommandent » un nettoyage quotidien des sols, des surfaces planes, le lavage fréquent des enfants…pour traquer les métaux.

Un éminent spécialiste d’une université belge et un écotoxicologue d’une université suisse, tous les deux nous ont écrit que notre situation est « une horreur ».

Quant au déroulement de la Justice, en France.

Nous avons obtenu le 21 septembre 2010 la mise en danger d’autrui définitive. Quelques éléments parmi « une avalanche de preuves » ont permis à la Justice française de statuer de la sorte. Et pourtant, seuls les enfants, et seul le plomb ont été retenus, pas même le cas de l’enfant atteint par le cadmium. Les métaux agissant en synergie ne sont pas éliminés et détectés nécessairement tous ensemble.

Notre association qui a fourni un travail d’alerte considérable, et qui se trouve spoliée du fait de contaminations irréversibles notamment de sols, de sédiments, n’a pas été reconnue. La pollution durant 500 à 1000 ans de tout un secteur se répandant concerne la proche Belgique, et le sens de l’écoulement des eaux souterraines n’est pas étudié, il le faut pourtant, comme le suggère un hydrogéologue français.

Nous devons nous acheminer vers la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Un expert français demande 20.000 euros pour cinq expertises médicales similaires. Nous sommes désespérés. Les 5 victimes concernées vivent avec des revenus modestes, et certaines sont dans la plus totale nécessité. Que pouvons-nous encore faire ?

Nous avons la preuve d’un déni de justice, et d’incompétences françaises en matière de toxicologie industrielle. Or, l’avenir de l’humanité est en jeu. Les métaux toxiques ont envahi la planète, ils sont cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques, perturbateurs endocriniens, neurotoxiques, toxiques pour le fœtus. Nous sommes sinistrés et atteints jusqu’à la fin de nos vies. Les petites filles atteintes de saturnisme vont contaminer leur futur bébé déjà dans le ventre maternel.

Nous ne sommes que les premières victimes du futur, nos terribles souffrances inhérentes à nos empoisonnements vont donc encore se répandre, détruire des cerveaux, des êtres atteints génétiquement… Les atteintes mentales par les métaux toxiques se révèlent d’une cruauté inouïe. C’est une déchéance lente, implacable, apocalyptique : celle que nous vivons déjà chaque jour.

Madame la Commissaire Européenne à la Justice, pouvez-vous faire savoir la réalité des faits, afin que l’Europe réalise, non seulement la maltraitance des Manouches et des Roms, mais aussi celle des êtres humains en général. Merci aussi de nous éclairer, pour que nous puissions faire reconnaitre le désastre écologique des Ardennes, dans les alentours de Bourg-Fidèle (Rocroi) en France, et pour que nos contaminations par 7 toxiques soient également reconnues, puisqu’ils accompagnent le plomb, et puisque ce sont des contaminations polymétalliques. Nous n’avons pas d’avocat pour la Cour Européenne des Droits de l’Homme, nous n’avons que nos énormes dossiers, et nos souffrances.

Recevez, Madame la Commissaire, nos salutations distinguées.

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