Communiqué de l'ASSOC.PROTECTION DEFENSE DE L'ENVIRONNEMENT DE BOURG FIDELE

contact Denise Schneider

Le 25 août 2004.  

Une cohorte de toxiques, à Berlaimont, Nord :

Spath fluor,zinc, cadmium,cyanure,chrome 6,arsenic, mercure,amiante...

Ou : L'hydre du Crassier.

A la suite d'une extension,  sans enquête commodo incommodo, le groupe multinational USINOR SACYLOR avait repris une petite usine sise à Berlaimont,dans le Nord.Cette entreprise fabrique des cylindres de laminoirs,depuis 60 ans.

L'usine, dénommée à une certaine époque CHAVANNE KETIN, puis FORCASTa changé plusieurs fois de nom, bénéficiant de la sorte de nouvelles injections de deniers publics,comme de coutume.

Le 4.03.94, Liberté Hebdo mentionne les aveux (forcés) de la DRIRE. Selon cette dernière, les rejets de FORCAST,  dans l'atmosphère, sont de 45 tonnes par an de poussières, chargées de zinc,chrome, nickel, fluor,cadmium,arsenic, etc...; et 7230 tonnes de déchets qui vont tout droit à la décharge du "trou du sable", attenant les pâtures des BOUTTEAU. Quant au fameux spath fluor, personne n'a été capable de dire si FORCAST l'utilise encore..." L'amiante serait également présente sur les prairies des BOUTTEAU.

L'entreprise est vendue à AKERS , groupe suédois, le 15 septembre 1999.L'affiche se trouva en mairie en décembre 1999!Ce n'est qu'à cette époque qu'un dépoussiéreur a été monté.

Aucun contrôle des dioxines n'est effectué, depuis 50 ans, alors que c'est deux fois par an que de tels contrôles sont obligatoires, en sidérurgie.

AKERS annonce dans l'Observateur du 30 juillet 2004 que" l'usine de Berlaimont perd de l'argent depuis 25 ans, il ne nous faut aucune catastrophe.." Manipulation pure!En réalité, AKERS vient d'acquérir une usine en SLOVENIE ! Notre usine de Bourg Fidèle, Ardennes,  a essaimé de nombreux clones , dotés du "savoir faire" polluant français, en Pologne, en Russie...

Enfin, le nouveau maire de Berlaimont s'inquiète de la pollution, dans la presse, mais le  fléau est installé, pour les générations futures.

Le crassier à 800 mètres de l'usine est une décharge sur une ancienne sablière.Plus de 7600 tonnes de déchets par an y étaient entreposés, et au départ, sans autorisation, durant 31 ans, sans compter les 45 tonnes par an de rejets des ateliers, au gré des vents.Les déchets restaient comburants, alors qu'ils devaient rester inertes.Un fût suspect , en provenance du crassier, fut retrouvé sur la patures des BOUTTEAU.Les inscriptions sur  ce déchet (Hüttenes Albertus, France BP.55, zone Portuaire 60700 Pont Ste Maxence), semblent indiquer une origine allemande.

En octobre 1989, mademoiselle ROMANO, de la DRIRE, vient établir un constat. Les Mines de Douai ne divulguent aucun résultat, pourtant promis endéans les trois mois.

Les 50 HA de pâtures , appartenant à Monsieur et Mademoiselle BOUTTEAU, aboutissent au pied de la décharge.Ces éleveurs autrefois prospères ont perdu plus de 400 bovins , depuis plus de trente ans,  dans des conditions effroyables.Le phénomène est insidieux, et cumulatif,

Les BOUTTEAU, ruinés, ont cessé leur activité, depuis quelques années.La ferme de ces victimes - offrant une poignante image de désolation- est également  polluée par les rejets atmosphériques de l'usine,le crassier n'est qu'un aspect de l'hydre.

Ce sont à présent les chevreuils qui viennent mourir,près de la ferme sinistrée des éleveurs. Un onzième chevreuil , un brocard de trois ans, est venu s'éteindre près de la ferme des BOUTTEAU,le 18 octobre 2003.Un cerf mâle de 250 kg, le train arrière paralysé, a encore agonisé, le 16.12.2003.De nombreux squelettes de chevreuils ont été trouvés, dans la zone.

Les animaux sauvages meurent , le train arrière paralysé, comme les bovins des BOUTTEAU.Dans certains cas, les  bêtes de ces éleveurs  bondissaient de douleur : leurs sabots trop fluorés étaient une source de supplices, que seuls des humains peuvent infliger.

Comme toujours, en cas de pollution majeure, tous les règnes de la nature sont atteints.Les BOUTTEAU sont également frappés par le fléau.Les deux éleveurs dépassent eux aussi le seuil de fluor, dans leur organisme.Ils sont en outre atteints par le zinc, et sans doute par les mêmes métaux lourds, qui ravageaient  leur cheptel.

Le village entier est touché par une fréquence accablante de cancers.Il faudrait ouvrir un registre des cancers, pour ce site.Anne GIVAUDAN évoque , dans le livre "Les Dossiers sur le Gouvernement Mondial" , page 198, le cocktail de sulfure  zinc- cadmium, répandu sur certaines zones, à des buts de destruction, ces mêmes sulfures se trouvent sur le site de Berlaimont.

Les arbres, et la végétation, témoins muets, dépérissent dans un rayon de environ 15 km à la ronde.Les chênes de la forêt de Mormal décrépissent !Les eaux souterraines sont atteintes.

Les BOUTTEAU ont entamé une pénible procédure judiciaire, semblant "tourner fou".L'expert , désigné par le juge, fut un ...médecin légiste !Les BOUTTEAU  ne sont pas décédés, mais il est vrai, on agonise lentement, avec les toxiques qui les minent. Notre expérience nous a appris que  trop "d' experts" judiciaires  français excellent en fioritures d'incompétences, mais non en matière de toxicologie industrielle. Il fut décrété que les BOUTTEAU,  minés, malades, rongés d'asthme, tenaient toujours debout.Le médecin légiste ne vit pas des êtres pliés en deux, amenuisés, et n'eut cure des analyses de ces pionniers invaincus, mais fragilisés, et vieillissants.Un autre expert judiciaire ne trouva rien, sur ce site déjà à rayer de la carte, devenu un no man's land, pour les fermiers...Ces no man's land se répètent, en France, pays de la Belle au Bois Dormant.

Les BOUTTEAU s'instruisirent grâce à un ouvrage :"La toxicité des métaux louds", par FABRE, découvert dans...une brocante !Les fermiers découvrent peu à peu avec horreur la longue liste des toxiques, qui rongent leur environnement,leurs animaux, les habitants du village, et eux - mêmes.Il s'agit de : spath fluor,zinc, aluminium,cadmium,chrome 6, cyanure,mercure, arsenic,amiante...Une liste interminable d'analyses révèle pourquoi les foies et les rates des bovins étaient atrophiés, et pourquoi ces derniers étaient "cachétiques", dans "un état paralytique extrême". Les éleveurs avaient relevé également des carences en cuivre, et le fluor logea dans le métacarpe et le métatarse d'un veau.

Les fermiers , malgré leur sort, luttent avec obstination, pour faire éclater la vérité, en ayant connu la douleur pure : celle de  leurs bovins, celle des nombreux malades du site, atteints de cancers et de problèmes  pulmonaires, et leur propre maladie, si  insidieuse.Les BOUTTEAU sont très seuls. L'ancien  maire médecin alla jusqu'à diffamer les éleveurs, dans la presse.Cet édile a monté une cabale, pour braquer toutes les administrations contre les BOUTTEAU.Voir l'historique des réunions, en mairie.

Les BOUTTEAU  endurèrent également :

·                     Les dérobades cyniques de la DRIRE, durant des décennies.

·                     les trucages de certains laboratoires, par exemple niant avoir reçu les échantillons.Le récipissé (disponible) du chronopost, daté du 25.07.91 est resté sans suite.Du lait et du sang de vache, N° de boucle 393, avaient été expédiés à l'école Vétérinaire de Marcy l'Etoile. Il n'y eut jamais de réponse écrite ! Le professeur KECK a répondu au téléphone, le 16.09.91 :"Vos bêtes mourront toujours de la même façon, et vos terres sont polluées pour des dizaines et des dizaines d'années..." Des témoins ont entendu ces propos, devant l'amplificateur du téléphone.

·                     Des résultats d'analyses, flous,aux normes perverties,ou escamotées.

·                     L'abus de confiance , avec faux, de la Chambre d'Agriculture, destinataire des résultats,avant les victimes, et ne restituant pas les originaux d'analyses.

·                     L'incompétence feinte ou réelle de l'INRA, ne semblant pas connaitre les normes du zinc, dans l'herbe.

·                     Les dénis de la DDAF.

·                     Des menaces, de la DSV. Cette dernière a écrit aux BOUTTEAU qu'elle envisageait de saisir le Procureur de la République, pour maltraitance d'animaux! La DSV ne fournit pas les résultats complets de son enquête sur les trop nombreux décès d'animaux, à l'équarrissage, de 1995 à 1999.

·                     Une plainte de la SPA locale, pour les mêmes prétextes que ceux de la DSV, mais cette plainte indigne n'eut pas de conséquences judiciaires.

A Bourg Fidèle,  notre site sinistré par les métaux lourds, dans les Ardennes, une centaine de bovins sont malades, se paralysent,  puis sont décimés, en 2001, simultanément, dans trois fermes différentes .Les services sanitaires mettent, sur le site de Berlaimont, comme sur le nôtre, de telles  hécatombes sur le compte de "la malnutrition" , et "d'un manque d'entretien".Nous avons connu à Bourg Fidèle les mêmes écceuils, que les BOUTTEAU. Nous avons même eu un maire médecin dédoublé, nous aussi, agissant "comme maire, et non comme médecin", selon la formule de l'Ordre des Médecins. Notre maire -médecin a d'ailleurs disparu, on ne sait où.(on l'aperçoit   on entend ses contre vérités dans le film de Mireille Dumas, du 2 mars 1999, "Un village sous le choc".).

Plusieurs éleveurs du site de Berlaimont sont partis, ruinés, "avec juste le balluchon, et le chien."

L'expert au TGI  d'Avesnes n'a pas trouvé de fluor,dans ses recherches, ni atrazine, dans l'eau . Mascarade !

Il n'y a plus de vaches dans les pâtures. Les rares fermiers qui subsistent ont des incendies, il vaut mieux faire table rase !

Nous rendons hommage aux pionniers, comme les BOUTTEAU, témoins et victimes de "quelque chose comme un viol, étalé sur une vingtaine d'années, entrînant la plus terrible des déchéances..."

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